Dette intérieure L’Etat paie 31 milliards FCFA à la SEEG
Le ministère du Budget et des Comptes Publics a envoyé un signal fort pour ce qui est de la détermination de l’Etat à payer ses arriérés auprès des opérateurs économiques. La compensation est un des moyens utilisés à cet effet. L’Etat vient ainsi de payer 31 milliards FCFA à la Société d’Energie et d’Eau du Gabon (SEEG).
La question de la dette intérieure est une priorité pour le gouvernement gabonais qui joint la parole aux actes. ‘’L’Etat n’a aucun intérêt à ne pas payer sa dette auprès des opérateurs économiques’’, rassure le ministre d’Etat, ministre du Budget et des Comptes Publics, Jean Fidèle Otandault. ‘’En 2017, nous consacrons près de 40% de nos ressources à l’effort de désendettement’’, rajoute-t-il.
Une convention pour paiement d’une partie substantielle de la dette de l’Etat Gabonais vis-à-vis de la SEEG vient d’être signée, ainsi, le 23 octobre, en présence de la Confédération Patronale Gabonaise (CPG). C’est par le mécanisme de compensation que le règlement a été fait. ‘’La compensation est un moyen de paiement comme une autre, puisque l’Etat renonce à percevoir une recette fiscale qui lui est due’’, explique le ministre. Ce mécanisme, déjà bien huilé, pourra nous permettre d’assainir la situation comptable et financière de bien d’autres entreprises dans la même situation’’, a affirmé Jean-Fidèle Otandault.
‘’Qui paie ses dettes s’enrichit et nous souhaitons nous enrichir davantage’’. C’est par ces mots que le ministre d’Etat a signifié la ferme volonté du gouvernement à tenir ses engagements en ce qui concerne le désendettement. ‘’Nous allons à un rythme peut être lent pour certains ou insuffisant pour d’autres, mais personne ne doit douter de notre détermination à aller jusqu’au bout de ce processus de désendettement’’, martèle le ministre du Budget et des Comptes Publics.
L’effort est immense, à la dimension des enjeux. L’Etat rembourse ainsi ses dettes auprès de la SEEG malgré un contexte économique difficile. ‘’Cette convention permettra de rassurer, de façon très concrète, un opérateur économique important dans notre pays, et par la même occasion, ses employés, ses fournisseurs et probablement ses actionnaires’’ a réitéré le ministre d’Etat.
31 milliards FCFA, cela représente un grand effort et même des sacrifices dans un contexte de crise économique. Ces sommes déjà effacées des comptes passifs de la SEEG représentent de l’argent frais pour la société. Le ministre du Budget et des Comptes Publics a envoyé par la même occasion un message aux patrons d’entreprise pour rappeler sa volonté de répondre de façon tangible aux préoccupations du secteur privé.
En retour, Jean-Fidèle Otandault espère que ces efforts de l’Etat aient des retombées positives auprès des collectivités. Il appelle les patrons d’entreprise à investir, en particulier dans la modernisation des outils de production et la préservation des emplois.
Une partie des 31 milliards FCFA devra donc servir à développer les activités et à créer des emplois ? Autrement dit, la menace de licencier n’a plus de fondement. Quand il s’agit de service public, la redevabilité et la responsabilité sont encore plus importantes. La SEEG ne devrait plus permettre que ses agents réalisent des branchements parallèles. Elle doit lutter contre les branchements illicites que l’on tire des immeubles de l’administration. Et les usagers s’attendent à ce qu’elle investisse en conséquence pour améliorer ses services et répondre aux attentes énergétiques du pays.