Le Plan Stratégique Gabon Emergent présenté à l’ACBF



Le coordinateur national du Plan stratégique Gabon émergent, Pacôme Moubelet Boubeya, a présenté aux experts de l’ACBF l’architecture du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), le projet de société du président Ali Bongo Ondimba dont l’ambition est de faire du Gabon un pays émergent à l’horizon 2025.Pacôme Moubelet Boubeya a débuté son intervention en rappelant les contingences économiques qui ont conduit à l’élaboration du PSGE. Pays doté d’immenses ressources naturelles, le Gabon, malgré sa relative prospérité, est encore davantage encrée dans la culture de la chasse et de la cueillette. Les ressources pétrolières, minières et forestières, sont exportées à l’état brut sans une plus-value pour l’économie nationale. C’est pour cette raison que le chef de l’Etat a décidé d’élaborer ce plan stratégique dont l’objectif est de promouvoir une industrialisation à marche forcée de l’économie gabonaise.
Il s’agit en fait d’élargir la base productive de l’économie gabonaise à travers la diversification du tissu entrepreneurial. Cet ambitieux projet repose sur trois piliers : le Gabon industriel, le Gabon vert et le Gabon des services. Le premier pilier a pour vocation de bâtir des industries pour la transformation de nos ressources naturelles (pétrole, minerais, bois, etc.). C’est dans ce sens que le Gabon a créé une société nationale d’exploitation pétrolière, la Gabon Oil Company (GOC), pour prendre en charge le secteur pétrolier. 

Le gouvernement a créé également la Société équatoriale des mines (SEM) pour permettre à l’Etat d’être présent dans ce secteur. L’interdiction d’exporter les grumes de bois, entrée en vigueur le 1er avril 2010, participe également à cette volonté d’industrialiser la filière bois afin de mieux tirer parti de cette ressource qui a porté le Gabon avant le boom pétrolier. Plusieurs usines de transformation de bois sont déjà opérationnelles sur le terrain.

Le Gabon vert s’organise autour du développement de l’agriculture à travers la création de pôles agricoles. En effet, le pays importe annuellement pour plus de 100 milliards de francs CFA de denrées alimentaires. Ce pilier, qui englobe également le développement des ressources halieutiques, est important pour combler ce déficit et garantir au pays la sécurité alimentaire. Le Gabon vert intègre aussi le développement de l’industrie touristique à travers les 13 parcs nationaux créés en 2002. 
Le Gabon des services nourrit l’ambitieux rêve de faire du Gabon un véritable hub de services à valeur ajoutée. Mais ce projet passe par le développement de l’économique numérique dont les prémices sont perceptibles à travers le déploiement de l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF). 
Le PSGE, qui selon son coordonnateur, vise à faire du Gabon une puissance économique africaine en l’espace d’une génération, ne peut se faire que si le Gabon dispose d’une main d’oeuvre qualifiée pour gérer à bon escient l’ensemble de ces projets. Il convient de rappeler que ce plan s’organise en cinq secteurs moteurs de croissance, vingt-huit programmes transversaux et nécessite une allocation de 12 500 milliards de francs CFA.
Pour Pacôme Moubelet Boubeya, le Gabon a intérêt à réussir la mutation des contenus pédagogiques de l’école gabonaise qui a le destin de produire les intelligences qui vont nous permettre de gagner ce pari, celui de notre génération. Il a demandé humblement aux parents de changer de paradigme pour le choix des filières de formation de leurs enfants. Le rêve de demain, ce n’est pas d’être un fonctionnaire, mais plutôt d’investir le secteur privé, pour donner au Gabon les capitaines d’industrie qui lui font cruellement défaut.