Ouverture de la 22e session annuelle du Conseil des Gouverneurs de l’ACBF
Le Premier Ministre Raymond Ndong Sima a ouvert, ce 29 juin à Libreville, la 22e session annuelle du Conseil des Gouverneurs de l’ACBF. La cérémonie a connu deux temps forts avec le lancement de la version française du Rapport sur les indicateurs de capacités en Afrique (RICA) 2013, et la signature de l’accord de don de l’ACBF au Gabon d’une valeur de 1,6 milliards de francs CFA.
C’est le gouverneur du pays hôte, Rose Christiane Ossouka Raponda, qui a eu l’insigne honneur de prononcer la première allocution de la cérémonie pour souhaiter une cordiale bienvenue à tous les délégués de l’ACBF. Elle a saisi cette occasion pour saluer l’engagement soutenu de l’ACBF aux côtés des Etats africains depuis 20 ans. Selon Rose Christiane Ossouka Raponda, sans des institutions fortes, sans des cadres compétents, sans un environnement juridique attractif pour créer les meilleures conditions d’investissement, nos pays ne peuvent prétendre à un développement économique soutenu comme nous le souhaitons tous.
Cette mutation des économies africaines n’est possible que si nos pays disposent des capacités adéquates pour gérer avec efficacité les contraintes de cette mutation. Sur ce plan, le rôle de l’ACBF, a-t-elle précisé, est important. Elle s’est réjoui de la qualité de la coopération entre le Gabon et l’ACBF et a assuré que le Gabon soutiendra toujours la Fondation à travers la régularité de ses contributions financières.
Le Dr Ngozi Okondjo-Iweala, présidente du conseil des gouverneurs, par ailleurs ministre nigériane de l’Economie, a rappelé l’importance du renforcement des capacités dans le processus de développement économique. Selon elle, si nos pays veulent atteindre le niveau économique des pays comme la Corée du Sud, le Brésil ou l’Inde, ils doivent fournir des efforts conséquents pour renforcer les capacités de l’Etat dans tous les secteurs d’activité. Dans cette direction, la qualité de la gouvernance publique est cruciale, ne serait-ce que pour assurer une meilleure gestion de la fiscalité, réguler les relations entre secteurs public et privé, et gérer les incertitudes économiques.
Le secrétaire exécutif de l’ACBF, Frannie Leauthier, a repris une seconde fois la parole pour présenter le Rapport sur les indicateurs de capacités en Afrique (RICA) 2013. Pour elle, l’évaluation des capacités est importante pour plusieurs raisons. Elle permet de mieux planifier, gérer, mettre en oeuvre et être comptable des résultats des politiques et des programmes ; intégrer de façon efficace les objectifs de renforcement des capacités dans les stratégies de développement et les programmes de prestation de services ; évaluer la réalisation des politiques et des programmes majeurs ; comprendre les facteurs moteurs de changement et favoriser le changement dans les domaines identifiés comme prioritaires.
Organisé en 9 chapitres, ce rapport de 500 pages mesure les indicateurs des performances de 44 pays africains dans le domaine de la gestion des ressources naturelles. Le rapport classe les pays en 5 catégories : « très élevé », « élevé », « moyen », « bas », « très bas ». Seul deux pays, le Burkina Faso et le Kenya, figurent dans la catégorie « élevé ». Pour le moment, aucun pays n’a encore atteint le niveau « très élevé ». 12 pays africains sont logés dans la catégorie « moyen », 25 dans la catégorie « bas », dont fait partie le Gabon, et 5 pays dans la catégorie « très bas » où figurent l’Angola, le Guinée Conakry, le Togo, Djibouti et la Guinée Bissau.
Frannie Leauthier a indiqué que le rapport 2014, qui portera sur l’intégration sous-régionale, prendra en compte les pays qui manquent à l’appel : l’Algérie, l’Egypte, la Libye, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Erythrée et la Somalie. Rapport sur les indicateurs de capacités en Afrique, qui est très intéressant en termes de masse de données et de statistiques, est à sa troisième édition. Le premier, publié en 2011, était consacré à la stabilité des pays africains. Le deuxième rapport, quant à lui, publié en 2012, portait sur la transformation agricole.
Le deuxième temps fort a été la signature d’un accord de don de la Fondation au pays hôte, d’une valeur de 1, 6 milliard de francs CFA. Cet accord a été signé par Frannie Leauthier pour l’ACBF et par le Ministre du Budget, des Comptes Publics et de la Fonction Publique,Rose Christiane Ossouka Raponda, et le ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement Supérieur, Séraphin Moundounga, pour la partie gabonaise.